Editions Jacques Brémond

Éditions Jacques Brémond

Auteur

Marlena Braester

Braester Marlena

 Poète d'expression française, linguiste, traductrice, enseignante.

Née à Jassy, Roumanie. Vit en Israël depuis 1980.

Doctorat en linguistique, 1991, Université de Paris VIII.

Présidente de L'Association des Ecrivains Israéliens de Langue Française.

Rédactrice en chef de la revue Continuum - Revue des Ecrivains Israéliens de Langue Française 

Traductrice de Benjamin Fondane (du roumain en français) et d'Amos Oz (de l'hébreu en roumain).

Prix "Ilarie Voronca" en 2001 pour le volume Oublier en avant (Rodez, France).

Prix "Hélène Jacques-Lerta" en 2006 pour le volume La lumière et ses ombres, (Clermont-Ferrand, France)

Chevalier dans l'ordre des Palmes Académiques, 2003, pour services rendus à la culture française.



BIBLIOGAPHIE 

 

La Voix, Elle, Paris, Ed. Caractères, 1993; 

Absens, Paris, Ed. Caractères, 1996; 

Oublier en avant, Editions Jacques Brémond, 2002 (Prix Ilarie Voronca – Rodez,  2001); 

Pjesme, Zagreb, Croatian P.E.N. Center Publisher, 2005
La lumière et ses ombres, Editions Jacques Brémond, 2006; Prix "Hélène Jacques-Lerta" - Clermont-Ferrand, France)

Uitarea dinainte/ Oublier en avant, édition bilingue, Bucarest, Ed. Vinea, 2007; 

Désert aveugle, livre d'artiste avec le peintre Irène Scheinmann, éd. Transignum, Paris, 2008; 

Absens, Alphabet poétique/Alfabet poetic, édition bilingue, Bucarest, Ed. Vinea, 2009; 

Presque v'île, Paris, Ed. Caractères, 2009; 

Sables, livre d'artiste, avec Salah Al Hamdani et Robert Lobet, Ed. de la Margeride, 2009.

Lichkoah et ma chéikré(traduction en hébreu de Oublier en avant), Tel Aviv, Ed. Even Hoshen, 2009.

La culpabilité des angles, anthologie, Bucarest, Ed. Vinea, 2016.

Géométrie sans je, livre d'artiste, avec Robert Lobet, Ed. de la Margeride, 2016.

Rayonnant du noir, livre d'artiste avec Wanda Mihuleac, Ed. Transignum, 2016.

Le poème inverse, Ed. Al Manar, 2017.

De violettes luisantes, Editions Jacques Brémond, 2018.

 

Les poèmes de Marlena Braester ont été traduits en anglais, hébreu, arabe, roumain, espagnol, italien, portugais, croate

 

TRADUCTIONS

PROSE:

Benjamin Fondane, Journal (extraits) et articles, traduits du roumain en français: in Europe;  inCahiers Benjamin Fondane etc. 

Catherine Durandin, O moarte româneasca, roman, Galatzi, Ed. Porto-Franco, 1993 (traduit du français: Une mort roumaine, Paris, Ed. Guy Epaud, 1988).

Amos Oz, S? nu pronun?i: noapte, Bucuresti, Ed. Univers, Romanul Secolului XX, 1997 (traduit de l’hébreu:???? ?? ?????)

Amos Oz, Cutia neagra, Bucure?ti, Ed. Univers, Romanul Secolului XX, traduit de l’hébreu ????? ?????(La boîte noire), 2002.

Amos Oz, Odihn?des?vâr?it?(traduit de l'hébreu: ????? ?????  - Menuha nehona), Bucuresti, Ed. Humanitas, 2011.

Amos Oz, Iuda, Bucure?ti, Ed. Humanitas, 2016.

POESIE:

Benjamin Fondane, poèmes (in Europe) traduits du roumain

Ronny Someck, Constat de beauté, poèmes (traduits de l'hébreu), Ed. Phi, Luxembourg, 2008

Raquel Chalfi, Caméléon ou le principe d'incertitude(traduits de l'hébreu), éd. L'Arbre à paroles, Bruxelles, 2008 

Poètes Israéliens traduits en français : Ronny Someck, Tal Nitzan, Andrei Fischof, Raquel Chalfi, Admiel Kosman,

Meir Wieseltier, Naim Araidi,  Miriam Khalfi, Hava Pinkhas-Cohen, Maya Bejerano, Lyor Shternberg, Guilad Meïri, Miron Izakson etc.

Poètes Français traduits en hébreu : Bernard Mazo, Sylvestre Clancier, Marie-Claire Bancquart, Daniel Leuwers, Henri Meschonnic,

Michel Deguy, Jean-Michel Maulpoix, Philippe Beck, Guy Goffette, Lionel Ray, Nimrod, Nicole Gdalia, Bruno Durocher, Eric Brogniet,

Bernard Vargaftig, Pierre-Yves Soucy, Christian Hubin, Jeanine Baude

Poètes roumains traduits en français et en hébreu : Andrei Codresu, Ion Es. Pop, Nichita Stanescu, Denisa Comanescu,

Robert Serban, Flavia Teoc, Mircea Dinescu, Liliana Ursu,  Iolanda Malamen,  Dan Mircea Cipariu, Sesto Pals  

Références critiques

 

"Marlena Braester nous rapporte dans Oublier en avant une superbe expérience du désert… Une voix tout intérieure qui dit aussi bien l'attente

que les promesses d'horizon, les distances qui se déploient en nous-mêmes, les limites, les dissonances." 

Lionel Ray

 

"J’aime l’idée que le poème est dans la vue. Quoi de plus simplement dit et à dire. Je suis proche de cela. Le poème est dans la vue, 

qu’il soit de désert ou d’arbre, de ville ou d’eau. Du visage d’un homme. Le poème nous devance pour nous dire et nous faire.

Je trouve dans la poésie de Marlena ce qui manque au désert, la parole. Elle lui donne la parole, ainsi s’apaise l’avenir de toutes les pierres. 

Elle sait peu dire pour ne rien perdre de qui se donne si peu à voir." 

Joël Bastard

 

 "Du chaos aux échos, il y a dans le retournement langagier lui-même signalement du retournement opéré, à travers le langage,

dans la conscience de celui qui parle. Nous voyons alors un espace de l’indifférencié, de la privation portée à son comble et qui, par là même,

fait surgir le noyau de l’infracassable, relance un accord en creux. Marlena Braester nous parle en un poème dense où la redite, l

a répétition du même, l’accumulation, mais aussi l’économie verbale témoignent de ce creusement de l’Etre qui, tout à coup, culmine,

éblouit, conjure et purifie la vision, suscite la rencontre avec soi et le monde.

Cette leçon essentielle du désert, à laquelle le poète s’attache dans « Oublier en avant »[1]avec une grande maturité d’expression,

avait été amorcée, pressentie dans deux de ses livres précédents. Comme dans une œuvre abstraite, mais aussi profondément phénoménologique,

diverses figures de son discours poétique s’articulaient déjà de manière oxymorique : les couleurs blanche et noire, la parole et le silence,

la nuit et le jour, la vision et la cécité, les voyelles et les consonnes, la ligne d’horizon et le cercle, l’œil et la bouche, le stable et l’instable,

la présence et la perte, qui toutes se déclinent en images et figures complémentaires d’une recherche du sens.

En quoi cette écriture traduit bien la position ontologique post-moderne qui est la nôtre : il faudra sortir du « je », du jeudes apparences

à travers une scrutation quasi hallucinatoire de ses composantes, pour déboucher sur la seule position qui vaille :

celle de l’errant, d’un marcheur, poreux et perméable à un univers de signes en constante mutation, ce que traduit bien le rapport de deux images essentielles : celle de la pierre et celle du sable.

 Eric Brogniet, Sources, 2004  

 

 Nous savons depuis Baudelaire que « les couleurs et les sons se répondent », mais au-delà de ces synesthésies désormais bien repérées,

Marlena Braester aborde un autre plan, infiniment plus subtil et pour tout dire métaphysique, où la poésie touche à son socle,

où sa justification –ou son inanité- se retrouvent posées. 

Il est plutôt rare de lire une poésie qui sache questionner la posture et le regard poétiques tout en écrivant le poème,

et cela sans théoriser l’un, ni affaiblir l’autre, sans asservir l’un à l’autre.

Il est donc rare d’entrer en si subtil questionnement avec autant de simplicité, et pour tout dire de « fraîcheur »,

puisque le poème porte ici profondément cette marque d’intimité tant impressive qu’intellectuelle.

Jean-Claude Villain

 

 Marlena Braester se laisse envahir par les arêtes d’un pays de lumière et d’obscurité, qui est fixe et mouvant,

matériel et immatériel, mystique et charnel, habitable et inhabitable…

Elle est toujours en avantd’elle-même, comme si la mémoire ne pouvait jamais être que promesse

On pourrait tout aussi soutenir que le passé n’est viable qu’en regard du futur.

C’est dire la pertinence d’un titre pour le moins énigmatique : Oublier en avant.Jamais on a défini le désert avec autant de pertinence.

Marlena Braester se paye même le luxe de chanter dans ce no man’s land inouï 

 Nimrod, Aujourd'hui poème

 

"Parlons de la mémoire, sobrement. Marlena Braester nous vient d’Israël, mais au-delà, elle vient de la Roumanie, dont une œuvre encore,

une de plus, confirme le tribut remarquable à la littérature française et particulièrement à la poésie.

Elle vient donc précédée et comme protégée par l'ombre du grand Ilarie Voronca.

Tous les poèmes de Marlena Braester sont irradiés par le désert, la mer, la pierre, le sable.

En somme (et sans vouloir du tout en restreindre la portée), c'est une poésie du vide.

Mais non un vide synonyme de néant, d'absurde; tout au contraire, c'est une présence réelle des choses défiant d'être nommées. 

Oublier en avant. Comme une destination qui allège, supplée. Désert devant nous.

Désert en nous. A ces conditions seulement, celaparle.  

Christian Hubin

(texte lu à Rodez lors de l'attribution du prix Ilarie Voronca)

 

 "Oublier en avant" est une promesse poétique, une prophétie en quelque sorte qui interpelle le lecteur par le noir dessein de son message

en vers rythmés par le flux d'un désert oppressant dans lequel la voix et l'écho reviennent sans cesse.

Si ce n'est par l'eau, nos ères futures se verront emportées par le désert.  

Marie-Laure Vallée

                                                                           

Marlena Braester n'écrit jamais à chaud sur l'actualité. Elle prend du recul, s'en retourne très loin en arrière,

revient aux éléments premiers, comme la mer et la vague, le sable, les pierres, les spirales…Elle fouille dans le granit du silence,

cherche la continuité dans les brisures, et les brisures dans la continuité. Et là, dans cette poésie, avec ses outils de géomètre,

de géologue et de physicienne, elle repense le chaos, l'amnésie et la solitude du monde qui est le nôtre aujourd'hui.

 Françoise SiriLe Panorama des Poètes, Lemieux  éd., 2015

 

 La voix poétique de Marlena Braester est d’une grande transparence ; poète de l’interrogation du réel pouvoir de la poésie,

laissant le silence vibrer entre les mots proférés, son écriture fragmentée, parfois brisée épouse un lyrisme contenu, voire elliptique.

Un imperceptible voile de mélancolie, comme une brisure intime, se révèle dans ses poèmes (…)

Bernard Mazo (revue Texture)

 

 Chez Marlena Braester, c’est bien le présent qui pose son évidente force d’à-venir jusque dans ce qu’il transforme et porte du passé.

D’un livre à l’autre, le poème s’écrit dans le « cahier de la continuité » (18) :


tu te ramasses au bout du souffle
au bout d’un futur de plus en plus antérieur
depuis
tu cours vers l’après
dans la tombée du jour
dans la tombée de la nuit

la lumière de la fin
se mêle
à l’éclat du commencement (17)

Alors « les échos et les ombres » font la prophétie de ce qui arrive par le poème, par sa rime-vie, où même l’oubli est encore à entendre,

par sa voix au futur « de plus en plus antérieur », qui parle « vers l’après » :

nous serons le passé
qui nous aura traversés
un seul écho une seule ombre
effaçant l’absence (35)

Et la lumière est le moyen d’évoquer un sujet que son dire fait venir dans les mots, par ce qui se passe entre les mots,

par ce qui du sujet passe, ce qui de lui ne fait que poindre dans le poème, et qui est ce que la relation concrète en fait :

le jour prononce je

tu restes debout jusqu’à l’opacité (25)

Oui, il y a beaucoup de sable dans les livres de Marlena Braester, et beaucoup de temps. Comme quelques grains font et défont le désert :

« arracher l’infime à lui-même » (51) dit-elle. Alors tous les temps sont dans le présent du poème quand « la clé d’une voyelle neuve / […] /

fait résonner l’instant dans l’instant / avant que maintenant ne se dissipe / dans l’immédiat » (45).
Les encres d’Albert Woda répondent le poème quand le grain joue des ombres et de la lumière, le geste du plasticien de l’immobilité

des figures esquissées dont la solitude puis l’assemblée qui commence font aussi notre rapport au poème, solitaire et tourné pourtant vers l’éthique

d’un faire connaissance par tout ce que nous fait le sujet du poème quand son poème l’invente. Le livre s’ouvre sur un dernier poème,

« enroulement du continu », où la « spirale » (c’est le dernier mot) fait entendre aussi que le sens est respiration, et la mémoire non une répétition linéaire

du même mais « arrachement à soi » et « boucle infinie ». Infinie la lecture, aussi, de ce livre, car la voix de Marlena Braester est de celles qui n'arrêtent pas de nous continuer.

Philippe Païni (revue  Résonance générale)

 

 

 

 

 

 

 

 

Ouvrages parus aux éditions Jacques Brémond

Oublier en avant - 2002

La lumière et ses ombres - 2006

De violettes luisantes - 2018

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